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Note 40 - Coût du logement en Europe: une analyse comparative du Luxembourg, de la France, de la Belgique et de l’Allemagne
L'Observatoire de l'habitat publie sa 40e note comparant le coût du logement au Luxembourg avec celui de ses voisins européens: la France, la Belgique et l'Allemagne. Cette note s'inscrit dans un contexte de crise européenne du logement, et met en évidence les disparités entre ces pays en termes de politiques, d'accessibilité et de pression sur les ménages.
L'étude aborde, dans un premier temps, les différences dans les politiques de logement adoptées par ces quatre pays depuis la fin du XIXe siècle. Ces différentes approches expliquent en partie les variations dans l'évolution des prix et des taux d'effort des ménages. Par exemple, le Luxembourg et la Belgique ont historiquement adopté des politiques centrées sur le soutien à l'accession à la propriété privée. En conséquence, le déficit de logements abordables persiste au Luxembourg et en Belgique, particulièrement pour les ménages à faible revenus. En France, les politiques de logement ont évolué vers un soutien aux aides à la personne et à la production de logement intermédiaires, au détriment des logements sociaux à bas loyer qui ont marqué sa politique d'après-guerre. En Allemagne, la régulation du marché locatif et les incitants à la construction de logements abordables ont permis de maintenir une relative stabilité des coûts du logement.
La note consacre sa deuxième partie, entre autres, à l'évolution de la part du revenu que consacrent les ménages pour se loger (voir figure ci-dessous). Au Luxembourg, en 2022, les ménages luxembourgeois dépensent en moyenne entre 32,5 et 35% de leurs revenus pour leur logement. Et, malgré une hausse générale du niveau de vie, ce taux d'effort a augmenté de manière significative depuis 2012, aussi bien pour les propriétaires que les locataires. Les ménages locataires français et belges, avec des niveaux de vie deux fois inférieurs comparé au Luxembourg, subissent également une forte pression sur le coût du logement, avec un taux d'effort atteignant 37,5 % en Belgique et 32,8 % en France. En Allemagne, la situation est plus stable grâce à des politiques de régulation strictes du marché locatif: le taux d'effort des ménages a même diminué au cours de la dernière décennie, et se situe à 27,4 % pour les locataires en 2022.
L'évolution contrastée des niveaux de vie et des taux d'effort entre propriétaires et locataires, ainsi qu'entre les différents pays, révèle que le logement demeure une source d'inégalité et de pression croissante pour de nombreuses catégories de ménages. Les dynamiques et disparités observées entre les différents pays soulignent la nécessité d'une réflexion sur les politiques publiques actuelles et anciennes en matière de logement.
Communiqué par le ministère du Logement et de l'Aménagement du territoire